20181007 1

Va-t-on vers une activité cyclonique chargée ces prochains jours dans l'océan indien?

Le 07/10/2018 à 19:02 0

Dans Infos Cyclone

Il n'est pas exclu que l'activité cyclonique soit dense ces prochains jours sur l'ensemble de l'océan indien. 

Image satellite océan indien ©Kobus Botha

Future tempête LUBAN en mer d'arabie

La semaine prochaine risque d'être intéressante à suivre en termes d'activité cyclonique dans l'océan indien. Plusieurs systèmes pourraient évoluer simultanément dans notre océan. Commençons par analyser la situation dans l'océan indien nord.

Un premier phénomène sous surveillance depuis plusieurs jours dans la mer d'Arabie semble être arrivé au bout de sa cyclogenèse, dans la mesure où le stade de dépression tropicale est à priori atteint. Le stade de tempête tropicale est probable pour demain. Le hasard est parfois troublant, car le système serait alors baptisé LUBAN, nom proposé par Oman qui selon les dernières tendances est potentiellement menacé par ce phénomène.

Future tempête tropicale LUBAN ©IMD

©IMD

Mon analyse publiée hier concernant la future tempête LUBAN est toujours d'actualité avec deux scénarii qui s'opposent. Le premier est matérialisé par le modèle européen IFS qui prévoit une trajectoire très ouest, un système restant au stade de tempête tropicale et se dirigeant vers le Yémen. Le deuxième est suggéré par les modèles UKMO, GFS et NAVGEM qui sont plus agressifs au niveau intensité et qui prévoient cette fois-ci un atterrissage sur Oman.

Dans toutes les hypothèses actuelles, la péninsule arabique pourrait être impactée en fin de semaine prochaine. La situation sera à suivre de très près étant donné certaines prévisions qui anticipent un système potentiellement puissant avant atterrissage, je pense notamment à GFS.

Zone suspecte 90B dans le golfe du Bengale

On enjambe l'Inde est on regarde maintenant la situation dans le golfe du Bengale. De l'activité persiste ces derniers jours à l'ouest nord-ouest des îles Andaman et Nicobar. Les récentes animations satellites montrent que cette activité s'organise en bande spiralée convergeant vers un centre situé approximativement à environ 1100 km au sud de Chittagon (Bangladesh) selon le JTWC.

Zone suspecte 90B ©IMD

©IMD

Dans l'immédiat, nous nommerons cette zone suspecte 90B puisque c'est ainsi qu'elle a été numérotée par la Navy. Le minimum évolue actuellement dans une zone où les conditions environnementales sont plutôt favorables (température de la surface de la mer entre 29 et 30°c et faible cisaillement d'altitude).

Les modèles de prévision numérique ne sont pas du tout d'accord sur l'avenir de ce système. Il y a une forte disparité aussi bien sur l'intensité que sur la trajectoire future. On se gardera donc pour l'instant de faire toute supposition tant que les modèles ne seront pas un peu plus consensuels.

Activité dans l'océan indien sud-ouest

On finit maintenant en analysant la situation au sud de l'équateur. Ça fait plusieurs jours que nous avons gardé un œil attentif sur la zone suspecte 92S qui a évolué dans le secteur de Diego Garcia. Finalement rien de significatif n'est sorti de ce minimum dépressionnaire. La dégradation des conditions environnementales plus la présence de la future tempête LUBAN en mer d'Arabie a mis un fin au potentiel de développement de 92S.

Mais, les dernières sorties des modèles de prévision numérique commencent à signaler la formation d'un petit quelque chose pour la semaine qui vient. Les prévisionnistes cyclone de Météo France océan indien ont d'ailleurs déjà l’œil sur cet éventuel futur minimum. Dans le bulletin ZCIT publié par le centre des cyclones de la Réunion ce dimanche 07 octobre à 12 utc, la possibilité du creusement d'un système dépressionnaire est évoqué pour le début de semaine prochaine.

Risque de formation d'une tempête tropicale dans l'océan indien sud-ouest ©CMRS Réunion

Le risque de formation d'une tempête tropicale modérée passe de très faible à faible jeudi à l'ouest des Chagos ©CMRS la Réunion

En revanche, l'incertitude est élevée puisque les modèles ne sont pas d'accord entre eux. Certains ne suggèrent rien de significatif alors que d'autres développent quelque chose de plus important. Etant donné cette dispersion, on va là aussi suivre ça du coin de l'oeil et voir si les quelques signaux de cyclogenèse se confirment ou pas ces prochains jours.

3 systèmes à suivre dans l'océan indien?

En résumé, 3 systèmes sont à surveiller pour la semaine qui vient. Un en mer d'Arabie qui devrait devenir la tempête tropicale LUBAN avec menace potentielle pour Oman. Ensuite, 2 systèmes dont l'avenir est encore en pointillé, un dans le golfe du Bengale et l'autre dans l'océan indien sud-ouest.

Si les 2 derniers évoqués réussissent à se développer significativement, la semaine à venir pourrait être "TRÈS" chargée dans l'océan indien en termes d'activité cyclonique. Mais nous n'en sommes pas encore là, rien pour l'instant ne garantie qu'on en arrive à cette situation. 

PR

  • Source : analyse réalisée à partir des données des modèles globaux et analyse de l'IMD et du CMRS de la Réunion
  • Image d'illustration : Kobus Botha

 Aux médias : Merci de mentionner mon blog en cas de reprise des informations et analyses publiées dans cet article 

Soyez les premiers informés dès la formation d'un cyclone ou du déclenchement d'une alerte cyclonique dans l'océan indien en vous inscrivant

Je m'inscris

La "météo" un nouveau business

Le 25/07/2013

 


meteo_20_esAvez-vous déjà entendu parler de la "météo sensibilité"? C’est un nouveau marché dans lequel la société Climpact-Metnext exerce. Leur domaine de compétence, croiser les statistiques des données économiques et météorologiques afin d’aider leur clientèle (qui souvent sont de grands groupes tel que Coca, EDF ou GDF Suez entre autre) a mieux gérer les aléas climatiques et l’impact de la météo sur leur activité. En clair la PME mesure l’impact du temps sur leurs affaires, analyse les historiques de vente et les données météo sur plusieurs années et fournisse à la fois des prévisions de vente pour les ­semaines à venir. Elle propose également des analyses de risque sur la saison. Ce marché serait un nouvel "Eldorado" puisque selon Harilaos Loukos gérant de la société Climpact-Metnext, "80% de l’économie est météo sensible". Météo Protect est une autre société surfant sur la vague. Eux se chargent d’assurer les entreprises contre les aléas météos.

Et Météo France dans tout ça?

Et bien eux aussi tirent leur épingle du jeu avec 38 millions d’euros glanés en vendant leurs prévisions à des entreprises, tout comme la société Noveltis qui a développé un outil de prévision des vagues scélérates responsables de plusieurs naufrages dont des porte-conteneurs. Autant dire que des sociétés maritimes sont prêtes à débourser des sommes importantes pour garder leurs navires en un seul morceau. Météo Consult concurrent direct de Météo France s’adresse au grand public, en proposant des services aux particuliers. Voilà quelques entreprises parmi tant d’autres qui ont flairé le bon tuyau et on peut être sur que ce marché est amené à se développer encore.

Qu’en est-il de ce marché à la Réunion?

Des entreprises exercent t’elles déjà dans ce domaine? Le Département est en tout cas une région particulièrement exposé aux aléas climatique (fortes pluies, Cyclones tropicaux) et l’impact sur l’activité économique de l’île est réel. Pour exemple, combien coûte aux entreprises lorsque la route du littoral est fermée après de fortes pluies ou à cause de la houle, a combien peut-on évaluer le préjudice pour les entreprises ou les particuliers suite à la destruction du pont de la ravine Saint Etienne, ou encore combien coûte aux entreprises et aux agriculteurs la sécheresse qui a sévi dans le Sud Ouest et le Sud de la Réunion. Sans doute déjà des entreprises, des sociétés d’assurances et Météo France sont sur le coup. Peut-il y avoir des dérives ou des surenchères, difficile de le dire pour leur moment. En revanche, il est capitale que l’accès à l'information météorologique et cyclonique reste le plus souvent que possible gratuite, à l'instar de ce que font les services de surveillances météorologiques Américains ou Australiens dont l’accès à leurs données et productions (de qualités) restent dans la très grande majorité accessible gratuitement. Du côté de Météo France la politique est un peu différente, puisque l'accès semble plus restreinte.

Source : capital.fr  "Qu’il vente ou qu’il pleuve, le business de la météo est au beau fixe"


 

 

Météo France dans l'Océan Indien

Le 24/07/2013

Météo France dans l'Océan IndienÀ la Réunion, Météo-France compte environ 90 agents et 80 observateurs bénévoles répartis dans toute l’île qui effectuent les relevés climatologiques.

Le service assure toutes les missions de base de la météorologie (observation, prévision, climatologie) sur un domaine de compétence qui inclut la Réunion, Mayotte et les TAAF.

Son expertise en matière de surveillance et de prévisions cycloniques lui a valu d’être désigné Centre météorologique régional spécialisé (CMRS) pour les cyclones tropicaux par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en 1993.

Le service assure également l’exploitation des stations météorologiques implantées sur les îles éparses : Tromelin, Europa, Juan de Nova et Glorieuses.

Quelques Dates :

1934 : première station météorologique à la Montagne au lieu dit « La vigie ». Dans le même temps, deux autres stations, tenues par des bénévoles, sont implantées à Saint-Pierre et à la plaine des Cafres. La Direction de la Météorologie s’installe peu de temps après au Barachois.

1936 : les premiers pilots (lâchers de ballon sonde pour déterminer le vent en altitude) sont effectués. Quatre observations sont transmises quotidiennement à Tananarive (Antananarivo) où la France entretient un centre météorologique déjà bien développé.

1959 : le Service météorologique, rattaché depuis 10 ans au Service météorologique de Madagascar, devient autonome.

Fin 1962 - Début 1963 : le Centre météorologique principal du Chaudron est implanté sur le site qu’il occupe encore actuellement.

1993 : Météo-France à la Réunion est désigné Centre météorologique régional spécialisé (CMRS) pour les
cyclones tropicaux

Ajouter un commentaire

Anti-spam