Cyclones d’octobre dans l’océan Indien Sud-Ouest : 5 cas recensés depuis 1967

Cyclones d’octobre dans l’océan Indien Sud-Ouest : 5 cas recensés depuis 1967

Le 10/10/2025 à 16:24 0

Dans Le coin expert

Le mois d’octobre constitue généralement la période d’intersaison entre la fin de l’hiver austral et le début de la saison cyclonique dans le sud-ouest de l’océan Indien. À cette période, les conditions atmosphériques demeurent souvent défavorables à la formation de systèmes tropicaux matures, en raison de températures de mer encore fraîches et d’un cisaillement vertical persistant. Pourtant, depuis le début de l’ère satellitaire en 1967, cinq cyclones tropicaux ont réussi à se former au cours de ce mois. Cet article revient en détail sur chacun de ces cas — de Blanche (1969) à Anaïs (2012) — pour comprendre comment, malgré un contexte encore peu favorable, certains systèmes parviennent à atteindre le stade de cyclone tropical dès octobre dans l’océan Indien Sud-Ouest.

Qu’est-ce qu’un cyclone tropical ?

Un cyclone tropical est une tempête tropicale ayant atteint un stade de maturité avancé grâce à des conditions environnementales particulièrement favorables.
À ce stade, la circulation atmosphérique devient parfaitement organisée autour d’un centre, la convection est intense et persistante, et la structure du système révèle les signes distinctifs d’un véritable cyclone.

Son principal marqueur visuel est la présence d’un œil, une zone de calme relative située au centre de la convection principale. Cet œil, souvent dégagé et circulaire, contraste fortement avec le mur de l’œil qui l’entoure : une bande étroite où se concentrent les orages les plus violents, les rafales les plus puissantes et les pluies les plus intenses.

Autour de ce noyau, les bandes spiralées s’enroulent sur plusieurs centaines de kilomètres, apportant des précipitations continues et des vents soutenus.
Même les cyclones de catégorie modérée peuvent provoquer des dégâts sérieux, tandis que les systèmes les plus intenses deviennent de véritables monstres météorologiques, capables de générer :

  • des vents dévastateurs dépassant 200 km/h,
  • des pluies diluviennes entraînant crues et glissements de terrain,
  • une houle cyclonique destructrice,
  • et des submersions côtières meurtrières.

Chaque cyclone est donc un système unique, dont la puissance dépend non seulement de son intensité, mais aussi de sa taille, de sa vitesse de déplacement et des zones qu’il touche.
Dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien, les cyclones les plus puissants figurent parmi les phénomènes naturels les plus dangereux et les plus surveillés du globe.

 

Octobre, un mois presque vide de cyclones tropicaux

Dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien, octobre marque la transition entre la fin de l’hiver austral et le début de la saison cyclonique.
À cette période, les conditions atmosphériques restent largement défavorables à la cyclogenèse :
les températures de surface de la mer demeurent inférieures au seuil critique de 26,5 °C, le cisaillement vertical est encore marqué, et la masse d’air reste sèche dans les basses couches.

Résultat : les perturbations tropicales peinent à s’organiser et à se renforcer.
Sur plus de 60 ans d’observations satellitaires, seuls cinq systèmes ont atteint le stade de cyclone tropical en octobre, ce qui fait de ce mois le plus calme de la saison cyclonique.

Cette rareté illustre bien le caractère exceptionnel des épisodes précoces : ils ne se produisent que lorsque plusieurs conditions se combinent brièvement – eaux chaudes, humidité élevée et flux favorables en altitude.
Autrement dit, octobre est le mois du “presque impossible” pour la formation d’un cyclone tropical.

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Période d’activité : 7 au 14 octobre 1969
Zone concernée : Est des Chagos – Agalega – nord du canal du Mozambique – côte tanzanienne
Intensité maximale : Cyclone tropical (vent moyen estimé à 150 km/h, rafales jusqu’à 200 km/h)
Pression minimale estimée : 995 hPa
Impacts : fortes rafales à Agalega, pluies sur le nord de Madagascar et aux Comores, aucun effet notable sur La Réunion ni Maurice.

Contexte météorologique

Au début du mois d’octobre 1969, la zone de convergence intertropicale (ZCIT) est particulièrement active à l’est des îles Chagos. Un anticyclone modéré est positionné au sud de Rodrigues, vers 32° Sud, tandis qu’un front froid traverse le sud des Mascareignes.
Cette configuration crée une instabilité marquée sur le centre de l’océan Indien. Une circulation dépressionnaire se forme alors au nord de Diego Garcia et évolue et dans la nuit du 7 au 8 octobre, la dépression tropicale Blanche est baptisée.

Intensification et évolution

Les 8 et 9 octobre, le système s’intensifie rapidement, profitant de conditions environnementales favorables. Finalement, le stade de cyclone tropical est estimé entre le 10 et le 12 octobre.
Les images satellites révèlent un œil bien défini le 12 octobre, confirmant la pleine maturité du système. Blanche devient ainsi le premier cyclone tropical observé en octobre dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien depuis le début des observations satellitaires (1967).

Trajectoire et intensité

Le 11 octobre à 13h00 UTC, Blanche passe au sud d’Agalega. L’île connaît alors des vents moyens de 50 nœuds (environ 93 km/h), avec des rafales atteignant 70 nœuds (près de 130 km/h), et une pression minimale enregistrée de 995,2 hPa.
Le système poursuit son déplacement vers le sud-ouest avant d’être influencé par une dorsale subtropicale positionnée au sud de Madagascar, qui modifie sa trajectoire vers l’ouest-nord-ouest. Blanche s’affaiblit ensuite rapidement et redevient une tempête tropicale le 13 octobre.
Le 15 octobre 1969, le système touche terre au sud de Dar es Salaam, en Tanzanie, où il se dissipe sur le continent africain.

Impacts régionaux

Agalega est directement affectée par le passage du cyclone au sud de l’île, avec des rafales dépassant les 120 km/h et une baisse de pression marquée.
Des pluies modérées sont observées sur le nord de Madagascar et aux Comores le 14 octobre. Aucun impact significatif n’est signalé sur Maurice ni sur La Réunion.
Le cyclone Blanche reste à ce jour le premier système de type “cyclone tropical” enregistré en octobre dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien. 

Cyclone Tropical Blanche ESSA-8 octobre 1969 (service météorologique de la Réunion)

Période d’activité : 16 au 28 octobre 1973
Zone concernée : Est de Diego Garcia – nord des Glorieuses – nord de Madagascar – Comores – côte africaine
Intensité maximale : Cyclone tropical (vents estimés à 150 km/h, rafales jusqu’à 180 km/h)
Pression minimale estimée : 985 hPa
Impacts : Pluies et vents forts sur le nord de Madagascar, rafales violentes près du cap d’Ambre, conditions perturbées aux Glorieuses et aux Comores.

Contexte météorologique

Le 16 octobre 1973, une zone de basse pression est détectée à l’est de Diego Garcia. Les premières images du satellite ESSA 8 montrent une importante masse nuageuse, mais encore mal organisée.
Dès le 17 octobre, le système montre des signes d’organisation plus nette et son centre se déplace lentement vers le sud-ouest.
Le 18 octobre, la circulation dépressionnaire est mieux définie et le centre est localisé à 9,0° S et 75,7° E. Le service météorologique de La Réunion baptise alors la dépression Bernadette.

Évolution et intensification

À partir du 19 octobre, la ceinture anticyclonique se renforce et s’étend de l’Australie à l’Afrique du Sud, bloquant le déplacement de Bernadette vers le sud-ouest.
Les 22 et 23 octobre, Bernadette adopte une trajectoire franchement zonale à une vitesse d’environ 18 km/h. La convection s’intensifie progressivement.
Le 24 octobre, le système se structure davantage et continue vers l’ouest à 22 km/h.
Le 25 octobre, l’imagerie satellite permet d’estimer que Bernadette a atteint le stade de cyclone tropical, avec des vents estimés à environ 150 km/h près du centre et une pression minimale proche de 985 hPa.

Trajectoire et intensité

Le 26 octobre, le système se déplace vers l’ouest-sud-ouest à environ 25 km/h et se situe à 10° S et 48° E, soit à environ 200 km au nord-nord-est des îles Glorieuses. Bernadette atteint son pic d’intensité ce jour-là, au stade de cyclone tropical.
Le 27 octobre, le système montre des signes de désorganisation : la masse nuageuse reste dense mais la structure circulaire devient moins nette. Le centre se positionne au nord-est de la Grande Comore.
Le 28 octobre, la circulation résiduelle se situe sur le canal du Mozambique, avant de se dissiper à l’approche des côtes africaines.

Impacts régionaux

Le cyclone Bernadette provoque des pluies modérées à fortes sur le nord de Madagascar, notamment dans la région de Diego-Suarez où des rafales atteignent 75 km/h.
Près du cap d’Ambre, un navire signale des rafales de 139 km/h, confirmant l’intensité du système lors de son passage au large.
Aux îles Glorieuses et aux Comores, le passage du système s’accompagne d’averses orageuses et de vents modérés ne dépassant pas 65 km/h.
Aucun effet direct n’est observé sur les Mascareignes.

Bernadette 25 oct 1973 noaa

Période d’activité : 18 au 27 octobre 1981
Zone concernée : Extrémité orientale du bassin Sud-Ouest de l’océan Indien
Intensité maximale : Cyclone tropical (vents estimés à 150 km/h, pression minimale 964 hPa)
Impacts : Aucun effet direct sur les terres habitées, activité confinée au centre du bassin.

Contexte météorologique

La saison cyclonique 1981/1982 débute de manière précoce avec la formation du cyclone tropical Alex à la mi-octobre.
Une zone de convergence intertropicale active s’étend alors à travers l’océan Indien, juste au sud de l’équateur. C’est à partir du 18 octobre qu’un minimum dépressionnaire est signalé, identifié grâce à plusieurs rapports de navires au centre du bassin, à proximité de 5° Sud.

Intensification et évolution

Le système atteint le stade de cyclone tropical le 19 octobre à 18h00 UTC, alors qu’il évolue à l’ouest du 90E, dans une zone qui était encore couverte par le service météorologique australien à cette époque.
Alex se renforce régulièrement durant les 48 heures suivantes, profitant de conditions favorables en basse et moyenne troposphère.

Le 21 octobre à 21h00 UTC, le cyclone atteint son intensité maximale, avec une pression centrale estimée à 964 hPa et des vents moyens proches de 150 km/h autour du centre.

Dissipation et fin de vie

À partir du 24 octobre, Alex rencontre un fort cisaillement d’altitude de secteur nord-ouest, qui dégrade progressivement sa structure.
La convection principale est rejetée du centre de la circulation de basse couche qui se retrouve exposé. C’est l'amorce d’une phase d’affaiblissement rapide.
Le 27 octobre 1981, le système est déclaré dissipé.

Impacts régionaux

Le cyclone Alex est resté entièrement en mer, à l’ouest du 90e méridien Est.
Aucun impact n’a été signalé sur les terres habitées, ni sur les zones insulaires de l’océan Indien.

Cyclone ALEX - 25 oct 1981 à 0831utc

Période d’activité : 15 au 24 octobre 1996
Zone concernée : Nord-est du bassin – au nord des Cocos – canal du Mozambique – côtes africaines
Intensité maximale : Cyclone tropical (vents estimés à 150 km/h, pression minimale proche de 975 hPa)
Impacts : Aucun effet direct sur les Mascareignes. Passage au large du cap d’Ambre avec vents soutenus et pluies modérées sur le nord de Madagascar.

Contexte météorologique

À la mi-octobre 1996, une zone de basses pressions est identifiée sur l’extrême nord-est du bassin sud-ouest de l’océan Indien.
Les images satellites montrent une forte activité orageuse au nord-ouest des îles Cocos, marquant le début d’un développement cyclonique en bordure de la zone de responsabilité du CMRS de La Réunion.
Le 15 octobre, la cyclogenèse est lancée. En se déplaçant vers le sud-ouest, le système bénéficie de conditions permettant le renforcement de la circulation dépressionnaire.

Le 17 octobre, après avoir franchi le 90E, la courbure cyclonique est de plus en plus marquée. Enfin, le 18 octobre au matin, le phénomène est baptisé Antoinette, première tempête nommée de la saison 1996/1997.

Intensification et évolution

Dans la nuit du 18 au 19 octobre, l’activité convective se renforce nettement, signe d’une intensification rapide.
Antoinette poursuit sa trajectoire vers l’ouest, surfant sur la façade nord des hautes pressions subtropicales.
Elle atteint son maximum d’intensité en fin de journée du 19 octobre, atteignant brièvement le stade de cyclone tropical entre le 19 à 22h00 UTC et le 20 à 10h00 UTC, selon la réanalyse officielle de Météo-France.
La pression minimale est alors estimée autour de 975 hPa et les vents moyens atteignent 150 km/h autour du centre.

Durant la nuit du 19 au 20, la convection perd de son homogénéité sous l’effet d’un renforcement du cisaillement d’altitude de nord-ouest. L’œil observé auparavant sur les images satellites disparaît, le système entame alors une phase de déclin rapide.
Les 20 et 21 octobre, le cisaillement se renforce encore et Antoinette se désorganise totalement, ne subsistant plus que sous la forme d’un minimum de basses couches.

Fin de vie et dissipation

Le centre résiduel continue à se déplacer rapidement vers l’ouest, à une vitesse comprise entre 35 et 40 km/h.
Rejeté vers le nord-ouest par la dorsale subtropicale, le système passe à environ 200 km au nord du cap d’Ambre dans la nuit du 22 au 23 octobre.
Le 24 octobre, la circulation de basses couches se dissipe totalement, au nord du canal du Mozambique et à proximité des côtes africaines.

Impacts régionaux

Antoinette n’a provoqué aucun impact direct sur les Mascareignes.
Son passage au large du nord de Madagascar s’est accompagné de pluies modérées et de rafales localement soutenues sur le cap d’Ambre, sans dégâts signalés.
Le système a traversé d’est en ouest l’ensemble du bassin le long du 10e parallèle Sud, sur plus de 5500 km en huit jours, à une vitesse moyenne d’environ 30 km/h.

Antoinette Oct. 1996

Période d’activité : 10 au 19 octobre 2012
Zone concernée : Chagos – nord de Madagascar – Mascareignes
Intensité maximale : Cyclone tropical intense (vents estimés à 185 km/h, pression minimale autour de 950 hPa)
Impacts : Pluies modérées et rafales sur les Mascareignes, dégradation marquée à Saint-Brandon, conditions très perturbées sur la zone centrale du bassin.

Contexte météorologique

La saison cyclonique 2012/2013 débute d’une manière sans précédent avec la formation d’un cyclone qui marquera l’histoire cyclonique du bassin.
La zone de convergence intertropicale est particulièrement active.
Malgré un contexte pas franchement propice à l’activité, une circulation de basses couches se dessine dès le 9 octobre, marquant le début d’un développement inattendu.

Le 10 octobre, la perturbation est classée dépression tropicale. L’imagerie satellite montre un système bien organisé, évoluant sur une mer exceptionnellement chaude pour la saison, avec des températures de surface supérieures à 27°C jusqu’à 12° Sud.
Le 12 octobre, la dépression s’intensifie et devient la tempête tropicale modérée Anaïs, alors qu’un semblant œil commence déjà à apparaître.

Intensification et évolution

Entre le 13 et le 14 octobre, le système connaît une intensification explosive.
Anaïs est classé cyclone tropical intense le 14 octobre dans l’après-midi, un événement jamais observé en octobre depuis le début de l’ère satellitaire.
Les vents moyens atteignent 100 nœuds (185 km/h) et la pression centrale est estimée à 950 hPa.

Météo-France qualifiera plus tard Anaïs de “cyclone improbable et historique”, tant sa formation et son intensité précoce contredisent les schémas climatiques saisonniers habituels.
Son intensité atteint son apogée au large des Chagos, où l’imagerie micro-onde révèle même un cycle de remplacement du mur de l’œil, phénomène typique des cyclones majeurs.

Trajectoire et déclin

Après avoir culminé le 14 octobre, Anaïs poursuit sa route vers le sud-ouest à une vitesse de 10 à 15 km/h.
Le système commence à rencontrer un cisaillement vertical provoquant un affaiblissement rapide.
Le 16 octobre, le système Anaïs est rétrogradé au stade de tempête tropicale modérée, tandis que le centre du système se situe au nord de Saint-Brandon, dans l’archipel des Mascareignes.
Le 19 octobre, les restes d’ex-Anaïs se dissipent entre Madagascar et les côtes africaines.

Impacts régionaux

Anaïs n’a touché aucune terre de plein fouet, mais son influence a été ressentie sur plusieurs régions du bassin.
Le 16 octobre, l’archipel de Saint-Brandon connaît un épisode pluvieux notable pour la saison, avec 86 mm enregistrés en 12 h et des rafales atteignant 90 km/h.
Sur La Réunion, les résidus du système apportent des pluies soutenues sur l’est et le sud du département entre les 17 et 18 octobre.
Les cumuls atteignent 156 mm à La Plaine des Palmistes et jusqu’à 180 mm dans les Hauts de Sainte-Rose en 24 h, soit l’équivalent des normales mensuelles pour un mois d’octobre.
Aucun dégât majeur n’est signalé.

Anais

Analyse des trajectoires : ce que révèlent 60 ans de cas d’octobre

Les cinq trajectoires montrent une forte cohérence : genèse au N-E du bassin (parfois en limite de la zone australienne), puis déplacement zonal d’est en ouest, sous pilotage de la dorsale subtropicale encore bien installée en début de saison. Les systèmes progressent fréquemment le long du 10e parallèle Sud avec une influence limitée sur les Mascareignes. Alex (1981) fait figure d’exception, avec une trajectoire méridienne à rebours du schéma dominant.
Côté impacts, les épisodes significatifs sont rares : Blanche (1969) à Agalega constitue le cas le plus marquant. Au regard de ces routes habituelles, les zones potentiellement les plus exposées en octobre se situent au nord du bassin : nord de Madagascar, Seychelles, Comores.

TRAJECTOIRE DES 5 CYCLONES TROPICAUX D’OCTOBRE

Pourquoi certains cyclones se forment si tôt ?

Malgré la rareté de ces événements, certains systèmes parviennent à se développer dès octobre lorsque l’environnement devient temporairement favorable.
Parmi les facteurs déterminants :

  • des températures de surface supérieures à 27 °C, concentrées au nord-est du bassin ;
  • une trajectoire zonale permettant au système de rester durablement sur des eaux favorables ;
  • une oscillation de Madden-Julian (MJO) active, qui stimule la convection tropicale ;
  • une faible intensité du cisaillement vertical, permettant la cohésion entre les couches de la troposphère.

Ces conditions exceptionnelles expliquent les rares cas historiques, comme Anaïs (2012), qualifié par Météo-France de cyclone “improbable et historique”, ou encore Antoinette (1996), qui a traversé d’est en ouest tout le bassin en seulement huit jours.
Leur point commun : une genèse proche de la zone de convergence intertropicale, puis un déplacement rapide et zonal sous l’effet de la dorsale subtropicale.

Dans l’océan Indien Sud-Ouest,  il faut généralement attendre la fin de novembre pour retrouver des conditions durables de cyclogenèse.

 

Vers un mois d’octobre plus actif à l’avenir ?

Bien que la saison cyclonique s’étende officiellement de novembre à avril, il n’est pas rare d’observer des cyclogenèses précoces aboutissant à la formation de tempêtes tropicales dès le mois d’octobre.
En revanche, des tempêtes évoluant jusqu’au stade de cyclone tropical demeurent relativement rares à cette période dans le sud-ouest de l’océan Indien, avec seulement cinq cas recensés en près de soixante ans d’observation.

À ce jour, aucun élément ne permet d’affirmer une augmentation du nombre de cyclones formés en octobre dans le bassin.
On notera toutefois le cas d’Anaïs (2012), premier – et à ce jour dernier – cyclone tropical intense observé durant ce mois dans la région, un fait exceptionnel qui reste pour le moment unique dans l'histoire du bassin.

Questions fréquentes sur les cyclones d’octobre dans l’océan Indien Sud-Ouest

Combien de cyclones ont été observés en octobre dans l’océan Indien Sud-Ouest ?
Depuis le début de l’ère satellitaire en 1967, seulement cinq cyclones tropicaux ont été observés en octobre : Blanche (1969), Bernadette (1973), Alex (1981), Antoinette (1996) et Anaïs (2012). Ces cas restent exceptionnels à l’échelle du bassin.
Pourquoi les cyclones sont-ils rares au mois d’octobre ?
Octobre correspond à l’intersaison entre l’hiver austral et le début de la saison cyclonique. Les SST sont souvent trop basses, le cisaillement vertical encore marqué et l’atmosphère trop sèche pour permettre une organisation durable de la convection. Seuls des alignements temporaires de conditions favorables permettent une cyclogenèse aboutie.
Quel est le cyclone le plus puissant du mois d’octobre ?
Anaïs (2012) est à ce jour le plus puissant cyclone d’octobre observé dans le bassin. Classé cyclone tropical intense par Météo-France, il a atteint des vents moyens estimés à 185 km/h pour une pression centrale proche de 950 hPa. Un épisode qualifié d’« improbable et historique ».
Les Mascareignes ou Madagascar sont-elles exposées en octobre ?
Le risque direct est faible en octobre. La majorité des systèmes suivent une trajectoire zonale d’est en ouest, principalement en mer. Les zones le plus souvent exposées se situent au nord du bassin : nord de Madagascar, Comores et parfois les Seychelles. Les Mascareignes sont rarement concernées à cette période.
Peut-on s’attendre à plus de cyclones en octobre à l’avenir ?
À ce jour, aucune tendance robuste n’indique une hausse du nombre de cyclones en octobre dans le bassin. On observe ponctuellement des tempêtes tropicales précoces, mais le franchissement du seuil de cyclone demeure rare. La surveillance reste néanmoins utile en début de saison.
Quelle est la différence entre une tempête tropicale et un cyclone tropical ?
Une tempête tropicale devient un cyclone tropical lorsque ses vents moyens sur 10 minutes atteignent au moins 118 km/h. La structure est alors pleinement mature : œil central, mur de l’œil très actif et bandes spiralées organisées.
Qu’est-ce qu’un cyclone tropical ? (définition simple)
C’est une tempête tropicale arrivée à maturité dans un environnement favorable. Il se caractérise par un œil central, zone de calme, entouré d’un mur de l’œil où se concentrent vents violents, pluies intenses et orages. Les cyclones peuvent provoquer des vents dévastateurs, des pluies diluviennes, une houle cyclonique et des submersions côtières.
Qui surveille officiellement les cyclones dans le sud-ouest de l’océan Indien ?
La responsabilité officielle incombe au Centre Météorologique Régional Spécialisé (CMRS) de La Réunion sous l’égide de Météo-France, chargé de la détection, du suivi, de la classification et de la diffusion des bulletins.

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