Après un premier bilan diffusé par Météo France dans le bulletin climatique du mois de juin 2017, l'agence communique un nouveau bilan, beaucoup plus détaillé et étoffé cette fois-ci. Le communiqué commence par revenir sur la précocité exceptionnelle de la saison 2016/2017. ABELA en juillet 2016 avait lancé les hostilités en plein hiver, il y a tout juste un peu plus d'un an. L'histoire retiendra que ce système est la première Forte Tempête Tropicale observée au cours d'un mois de juillet, dans l'océan indien sud-ouest selon Météo France. BRANSBY entre également dans l'histoire dans la mesure ou jamais une Dépression Subtropicale n'avait été observée durant un mois d'octobre. Mais ce n'est pas fini! 2016/2017 entre également dans l'histoire en raison de l'absence totale d'activité après BRANSBY. Durant 4 mois, le bassin plonge dans un état qualifié par Météo France de "catalepsie"! C'est la première fois depuis 50 ans, qu'aucune activité cyclonique n'est observée durant le trimestre novembre, décembre et janvier! En poussant encore plus loin, le communiqué précise qu'un mois de Janvier "blanc" constitue là aussi un fait exceptionnel. Seul janvier 2011 avait été aussi vierge d'activité dans toute l'histoire du bassin!
Mais cette disette ne se limitait pas au seul bassin sud-ouest. C'est l'ensemble de l'hémisphère sud qui fut comme frappé de léthargie. Cette saison 2016/2017 est la pire saison en termes d'inactivité depuis au moins 1970 pour l'ensemble de l'hémisphère sud. Selon Météo France, le nombre total de systèmes suivis équivaut à peine à la moitié de celle de la moyenne climatologique de référence! De fait, certains records ont été battus, voir pulvérisés s'exclame Météo France. Un des plus emblématiques est celui de CARLOS, qui devient le système à atteindre le stade de cyclone le plus tardivement au cours d'une saison cyclonique sur l'ensemble de l'hémisphère sud (9 février 2017). Ce record était détenu jusqu'à présent par le système ANNE dans le pacifique sud-ouest, qui était devenu cyclone en date du 9 janvier 1988.

Ce graphique montre la différence flagrante entre la courbe de l'évolution de l'énergie accumulée normale tout au long d'une saison (courbe noir) à celle de 2016/2017 (courbe rouge). On peut aisément constater que la saison 2016/2017 est très en dessous de la normale. (Météo France)