Un contexte budgétaire tendu
Début juin, la proposition budgétaire du gouvernement américain a suscité une vive inquiétude parmi les professionnels de la météo. Le NWS pourrait perdre plusieurs dizaines de millions de dollars, réduisant la capacité à maintenir, moderniser ou renouveler ses systèmes de surveillance.
John Morales, météorologue reconnu en Floride, n’a pas mâché ses mots sur les ondes de NBC : "On pourrait se retrouver à voler à l’aveugle."
Selon lui, ces réductions pourraient altérer la qualité des prévisions cycloniques, notamment dans des zones très exposées comme la Floride, les Caraïbes ou la côte du Golfe. Un avertissement qui résonne d’autant plus fort que les prévisions de la NOAA annoncent une saison 2025 au-dessus des normales, avec jusqu’à 5 ouragans majeurs possibles.
Un réseau déjà sous pression
Le NWS gère plus de 120 bureaux à travers le pays, émet les alertes officielles, alimente les prévisions météorologiques diffusées à la télévision ou sur les applis, et pilote la réponse d’urgence face aux catastrophes naturelles. Mais ces dernières années, le service a dû composer avec des postes vacants non remplacés et une infrastructure parfois vieillissante.
Les coupes menaceraient plusieurs programmes-clés :
- Maintenance des radars Doppler et stations météo
- Programmes de satellites météorologiques
- Recherche sur les événements extrêmes et le changement climatique
Un enjeu de sécurité publique
La critique est quasi unanime du côté des scientifiques, responsables locaux, et agences de gestion de crise : toucher à la météo, c’est toucher à la sécurité publique.
Un rapport du Congrès avait déjà souligné en 2022 qu’un déficit d’investissement dans les outils de prévision pouvait “retarder de plusieurs heures” la détection d’un ouragan majeur ou d’une tornade. Des heures précieuses pour alerter les populations.