Selon le “State of the Climate in Africa 2024” publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le continent africain a traversé une période de bouleversements climatiques intenses, marqués par une succession sans précédent d’événements extrêmes. Ces phénomènes ont eu des impacts directs sur la sécurité alimentaire, les déplacements de population et le développement économique régional.
Inondations extrêmes : le sud brutalement submergé
Dès le début de l’année, la pluie s’est abattue sur l’Afrique de l’Est, notamment au Kenya, en Tanzanie et au Burundi, où elle a provoqué des crues meurtrières durant la saison des pluies. Des centaines de milliers de personnes ont été affectées, submergées, déplacées ou privées de leurs moyens de subsistance. Ces inondations précoces ont rappelé la vulnérabilité du continent face à des pluies renforcées par le changement climatique selon l’OMM.
Sécheresse dramatique en Afrique australe
À l’opposé, la sécheresse a frappé d'autres régions du continent, où une grave pénurie d’eau a provoqué des crises alimentaires catastrophiques en Zambie, Zimbabwe et Malawi — les pires sécheresses depuis deux décennies. Un déclin marqué des rendements agricoles a fragilisé les économies nationales, tandis que la production hydroélectrique chutait, entraînant des délestages prolongés.
Chaleur record et vagues de chaleur marines
2024 se classe parmi les années les plus chaudes de l’histoire africaine. La température moyenne annuelle a excédé les normales de près de 0,9 °C, avec des pics de plus de 1,2 °C au-dessus de la moyenne dans certaines régions du nord. À cela s’ajoutent des vagues de chaleur marine exceptionnelles, qui ont touché des zones côtières européennes et africaines, menaçant les écosystèmes marins et déstabilisant la pêche.
Température moyenne annuelle régionale pour la région Afrique de l’OMM (RA I) (en °C, écart par rapport à la moyenne 1991–2020) de 1900 à 2024. Les données proviennent des six ensembles de données suivants : Berkeley Earth, ERA5, GISTEMP, HadCRUT5, JRA-3Q et NOAAGlobalTemp v6.
Sécurité, déchets, déplacements
Les conséquences ne se limitent pas aux phénomènes naturels : la chaîne alimentaire, la production électrique, l’accès à l'eau potable et la santé publique ont été massivement perturbés. Selon l’IDMC, plus de 6,3 millions de personnes ont été déplacées pour des raisons climatiques – un chiffre six fois supérieur à 2009. Ces déplacements, conjugués aux conflits existants, menacent la stabilité régionale et aggravent les famines, comme en témoignent la Crise du Sahel et les alertes alimentaires en Afrique australe.
Réponses inédites : cap sur l’alerte précoce et le numérique
Face à ces défis croissants, l’OMM et ses partenaires ont intensifié le déploiement de systèmes d’alerte précoce nationaux dans le cadre de l’initiative Early Warnings for All. L’usage de modèles numériques, d’intelligence artificielle ou de cartographies satellitaires se propage, alimenté par une coopération renforcée entre agences nationales.
Cependant, les rapports soulignent également la nécessité d’une infrastructure observationnelle solide, d’une formation locale renforcée, et d’un financement pérenne — en particulier dans des pays comme le Tchad où les stations météo sont souvent hors service.
Perspectives
L’OMM tire la sonnette d'alarme : sans investissements massifs, notamment en termes de réseaux météo et d’outils décisionnels, la vulnérabilité africaine aux événements extrêmes ne fera qu’augmenter. Les infrastructures, les économies et la santé des populations sont en sursis. En attendant, un renforcement des systèmes d’alerte, des services de prévision et de l’éducation communautaire constitue la première ligne de défense contre des catastrophes désormais inévitables.
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