Au niveau du contexte, nous sommes au cœur de la saison cyclonique, au moment où le potentiel énergétique de l'océan indien sud est à son maximum. Le 1er mars, l'activité convective est présente dans le secteur des Chagos, avec une circulation dépressionnaire fermée. Le lendemain, l'activité nuageuse s'organise autour de ce minimum. Dans la nuit du 2 au 3 mars, le système se déplace vers l'ouest tout en accélérant jusqu'à la vitesse de 40 km/h. Dans la matinée du 3, le stade de Tempête Modérée est déjà atteint, GAFILO est né. Le 4, après avoir ralenti, un œil apparaît et le stade de cyclone est estimé atteint dans l'après-midi. Le cyclone se trouve à cet instant à 340 km au sud-est d'Agelga, tout en poursuivant un déplacement ouest sud-ouest. Le système présente déjà une impressionnante structure, avec une large circulation dépressionnaire et une vaste extension nuageuse. Le 5, après avoir laissé planer le doute sur un changement de cap plus menaçant pour les Grandes Mascareignes, GAFILO poursuit finalement son inexorable route vers Madagascar. Au cours de cette même journée, le système va connaître une évolution de derrière les fagots. Le 6, à 00utc, le stade de cyclone très intense est atteint, au terme d'une intensification explosive, qui s'explique par l'absence totale de cisaillement, par la mise en place de deux canaux d'évacuation sur la face polaire et équatorial. Autre point non négligeable, GAFILO a suivi une trajectoire zonale, permettant au cyclone d'évoluer sur des eaux à fort potentiel énergétique. Au plus fort de son intensité, GAFILO a généré des rafales de l'ordre de 333 km/h et la pression sera descendue jusqu'à 895 Hpa. Le bassin sud-ouest de l'océan indien n'avait plus connu une telle démonstration de force depuis GERLADA en 1994.