Un nouveau cap vient d’être franchi. Depuis début 2023, la planète est confrontée à ce que les scientifiques qualifient de quatrième événement mondial de blanchissement des coraux, désormais le plus grave jamais observé. Selon les dernières données publiées par l’International Coral Reef Initiative (ICRI), plus de 84 % des récifs coralliens de la planète ont été affectés par des épisodes de stress thermique majeur.
Chaleur record, coraux en détresse
Le phénomène est directement lié aux températures océaniques anormalement élevées. Depuis 2023, plusieurs bassins tropicaux – notamment le Pacifique, la mer Rouge, l'océan Indien et les Caraïbes – ont enregistré des vagues de chaleur marine extrêmes, avec des anomalies atteignant ou dépassant les +1,5 °C au-dessus des normales de saison.
Ce stress thermique provoque une réaction de défense chez les coraux, qui expulsent les algues symbiotiques responsables de leur coloration et de leur nutrition. Résultat : un blanchissement massif, parfois irréversible.
Des impacts concrets et globaux
- 84 % des récifs touchés, soit une centaine de pays concernés.
- Effondrement de la biodiversité marine locale, car près de 25 % des espèces marines en dépendent.
- Risques socio-économiques importants : chute des revenus de la pêche, affaiblissement des protections naturelles contre les tempêtes et montée des eaux, pertes pour le tourisme côtier.
- Zones les plus touchées : Grande Barrière de corail (Australie), mer de Sulu, Seychelles, Polynésie, Antilles, Mayotte.
Un phénomène suivi à l’échelle mondiale
Depuis avril 2023, la NOAA, le Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS) et le Global Coral Reef Monitoring Network (GCRMN) publient régulièrement des cartes de stress thermique et d’alerte de blanchissement. Les données satellitaires sont complétées par des relevés terrain dans plus de 100 pays.
Le GCRMN invite d’ailleurs les scientifiques, ONG et gestionnaires de zones marines protégées à contribuer au prochain rapport mondial prévu en 2026.
Peut-on inverser la tendance ?
Dans certains cas, oui. Si la température redescend à temps, les coraux peuvent se rétablir. Mais à mesure que les épisodes deviennent plus intenses et fréquents, leur capacité de résilience diminue.
De nombreuses initiatives locales de restauration voient le jour : fermes de coraux, greffage manuel, installation de récifs artificiels. Mais sans une réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, ces efforts resteront insuffisants.
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