Un panache de fumée transatlantique
Les feux de forêt au Canada, particulièrement actifs cette saison, ont généré des panaches de fumée massifs, riches en particules fines. En s’élevant à près de 9 000 mètres d’altitude, ces aérosols ont traversé l’océan Atlantique en quelques jours, d’abord en haute altitude, avant de descendre progressivement vers les basses couches de l’atmosphère au-dessus de l’Europe.
Le 3 juin, le service CAMS prévoyait que la fumée des incendies en Alberta mettrait seulement un jour pour traverser l’océan Atlantique.
(Crédit : ECMWF, Copernicus Atmosphere Monitoring Service.)
Selon l'Institut national de l'environnement industriel et des risques, les couches chargées en aérosols ont été détectées entre 3 et 5 kilomètres d’altitude, avant de descendre vers la surface le lundi 9 juin. Résultat : une hausse mesurée des concentrations de PM10, de l’ordre de +5 à +15 µg/m³, voire plus localement en montagne. Ces particules sont suffisamment fines pour pénétrer profondément dans les voies respiratoires.
Une qualité de l’air dégradée
Si les niveaux de pollution ne dépassent pas les seuils d’alerte sanitaires pour la population générale, les personnes sensibles (asthmatiques, personnes âgées, enfants) doivent faire preuve de prudence dans les zones touchées. Plusieurs observatoires de la qualité de l’air, dont IQAir et Atmo France, relèvent une baisse temporaire de la qualité de l’air dans certaines régions, notamment dans le sud, l’ouest et les zones montagneuses comme les Alpes et le Massif central.

Concentrations d’ozone sur la métropole (maximums journaliers en µg/m3) prévues par Prév’air
Une saison canadienne hors normes
Ces panaches proviennent d’une saison déjà très active au Canada, avec plus de 2 millions d’hectares brûlés depuis le début de l’année et plus de 200 foyers actifs dans les provinces de Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique. Le Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS) rapporte des niveaux d’émissions de carbone équivalents à ceux de 2023, une année pourtant record.
Des particules, pas des odeurs
Pas d’odeur de brûlé cette fois-ci : les particules en provenance du Canada sont souvent inodores, du fait de leur long trajet dans l’atmosphère. Leur présence est toutefois visuellement identifiable par un ciel laiteux ou orangé au lever/coucher du soleil, ainsi qu’un horizon plus brumeux qu’à l’accoutumée.