Petit mémo cyclone

Retrouvez ici une explication simplifiée des quelques termes que nous utilisons les plus souvent dans nos différentes publications. Ce petit mémo est réalisé à partir du glossaire du CMRS de la Réunion que nous vous conseillons de consulter si vous souhaitez aller plus loin dans la connaissance des termes météorologiques.

A

ANTICYCLONE : Zone où la pression atmosphérique est élevée par rapport à celle du voisinage d´un même niveau. Si rien n´est précisé, c´est une zone au sol. En altitude, les zones de hautes pressions sont des zones de haut géopotentiel ou des anticyclones (ou dorsales) d´altitude. Les anticyclones d'altitude lorsqu'elles sont situées au dessus d'une zone de cyclogenèse ou d'un système peuvent être un élement favorable à l'intensification dans la mesure ou il améliore la divergence.

ASCAT : Le diffusiomètre (scatteromètre) Avancé (ASCAT) est un instrument actif (type radar) conçu pour mesurer la vitesse et la direction du vent sur les océans. Les données obtenues sont utilisées pour déterminer la vitesse des vents aux seins des systèmes dépressionnaires tropicaux dans l'optique d'en évaluer l'intensité.

B

BMKG : Anacronyme de Badan Meteorologi, Klimatologi, dan Geofisika qui est l'agence métérologique de l'Indonésie. Le TCWC de Jakarta est chargé de surveiller les systèmes évoluant dans une bande située dans l'océan indien sud-est de l'equateur à 11S et de 90E à 141E.

BOM : Anacronyme de Bureau Of Meteorology qui est l'agence métérologique australienne dont le TCWC de Perth est chargé officiellement de suivre les systèmes dépressionnaires tropicaux à l'Est de 90E (Bassin Océan Indien Sud-Est).

C

CDO : Sur une image satellite visible, le CDO désigne une zone compacte de convection profonde localisée au-dessus du centre du système tropical. Suivant la dimension du CDO, le système tropical sera plus ou moins intense.

CICurrent Intensity number. Le nombre Ci est utilisé avec la Technique de Dvorak, méthode usitée par tous les centres cycloniques du monde pour évaluer l'intensité d'un système. Il est directement relié à l'intensité du système tropical.

CIRCULATION CYCLONIQUE OU DEPRESSIONNAIRE : Circulation d'air associée à une dépression. Elle tourne dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère Sud et dans le sens inverse dans l'hémisphère Nord.

CISAILLEMENT : Le cisaillement vertical de vent est l'un des paramètres déterminants pour favoriser ou non la cyclogenèse ou la cyclolyse d'un système dépressionnaire tropical. Il est qualifié de faible (5-10kt), modéré (10-20kt) ou fort (plus de 20kt). En résumé, plus le cisaillement est élevé et plus il est défavorable.

CMRS : Centre Météorologique Régional Spécialisé cyclone. Il est responsable du suivi des cyclones tropicaux sur sa zone de responsabilité. Il en existe 6 dans le monde, Miami pour l'Atlantique Nord et le Pacifique Nord-Est, Tokyo pour le Pacifique Nord-Ouest, New Delhi pour l'Océan Indien Nord, la Réunion pour l'Océan Indien Sud-Ouest, Nadi au Fidji pour le Pacifique sud-ouest et Honolulu à Hawaï pour le Pacifique Centrale Nord.

CONVECTION : En météorologie tropicale, une zone de convection est un amas de cumulonimbus plus ou moins dense et organisé. L'"activité convective" dans les zones tropicales est l'ensemble des zones de convection marquées par le développement de nuages instables à haut développement vertical type cumulonimbus.

CONVERGENCE : Contraction du champ de vecteur vent horizontal (à l'inverse on parle de Divergence).

CYCLOGENESE : Dans son sens large, naissance d'un système dépressionnaire (tropical ou non). En météorologie tropicale, naissance d'une dépression tropicale, pouvant éventuellement évoluer vers une tempête tropicale, puis un cyclone tropical. On parle de "cyclogenèse jumelle" lors de cyclogenèses symétriques par rapport à l'équateur de deux systèmes situés pour l'un dans l'hémisphère nord et pour l'autre dans l'hémisphère sud. Observés principalement aux intersaisons quand les conditions sont favorables à la formation de systèmes tropicaux dans les deux hémisphères.

CYCLOLYSE : Dans son sens large, mort d'un système dépressionnaire (tropical ou non). En météorologie tropicale, mort d'un système tropical.

D

DIVERGENCE : En des mots simple, il s'agit de la capacité d'un système à évacuer l'air en altitude. Plus la divergence est bonne et plus un système tropical sera susceptible de se renforcer.

DEMI CERCLE DANGEREUX : Région d'un cyclone tropical située à la gauche de sa trajectoire dans l'hémisphère sud (et à sa droite dans l'hémisphère nord) où les mers sont les plus fortes et les vents les plus violents et tendent à déporter les navires vers la trajectoire du cyclone. L'autre moitié du cyclone est appelée "demi-cercle maniable" (navigable semicircle).

DEPRESSION DE MOUSSON : Système dépressionnaire se développant dans un thalweg de mousson. Ces systèmes sont de grandes tailles, associés à des vents forts loin du centre et faible au coeur et une absence de centre nuageux clairement défini. Ces dépressions lorsque les conditions le permettent, finissent par développer un noyaux centrale et prendre une structure plus classique. Souvent, les systèmes dépressionnaires de grandes tailles sont issus de dépressions de mousson (exp. GAMEDE en février 2007).

DEPRESSION SUBTROPICALE : Système dépressionnaire se trouvant dans les latitudes tropicales ou subtropicales et possédant à la fois les caractéristiques des dépressions tropicales et celles des dépressions des latitudes moyennes (exp. BRANSBY octobre 2007)

DORSALE : Ligne le long de laquelle les pressions sont plus hautes que dans le voisinage et où la courbure anticyclonique des isobares ou des isohypses est maximale. On peut comparer la dorsale à un mur sur lequel un système dépressionnaire glisse ou se heurte influençant donc la trajectoire du phénomène.

DVORAK : Méthode de détermination de l'intensité des cyclones tropicaux à partir de l'imagerie satellitaire en visible et/ou en infrarouge. Cette méthode de classification se présente sous la forme d'une échelle allant de 1 à 8. Le nombre de classification est appelé Ci (current intensity).

E, F

ENSO (ou oscillation australe) : Phénomène océanique associé à une fluctuation du régime de pression de surface intertropicale et à la circulation dans l'océan Indien et le Pacifique.

EL NINO : On parle d'El Nino lorsqu'une anomalie chaude de température de la surface du pacifique le long de l'équateur est constatée. La phase inverse associée à une anomalie froide est appelée La Nina. En phase El Nino, l'oscillation australe semble diminuer l'activité cyclonique dans l'océan indien sud-ouest comme lors des saisons 1983/84 et 2015/2016.

FLUX D'ALIZE : Vents persistants caractéristiques des régions tropicales, surtout dans les basses couches (jusqu´à environ 1500 à 3000 m), soufflant assez régulièrement sur de vastes régions à partir d´un anticyclone subtropical en directions des zones de basses pressions équatoriales. Celui-ci est necessaire pour alimenter la convergence de basse couche d'un système dépressionnaire tropical. On parlera alors de convergence côté polaire. L'absence de ce flux peut donc porter préjudice à l'intensification ou au maintient de l'intensité d'une tempête ou d'un cyclone.

FLUX DIRECTEUR : Courant atmosphérique ayant une forte influence sur le déplacement des systèmes dépressionnaires tropicaux. Il se situe généralement en moyenne ou haute troposphère. Les systèmes faibles sont plus sensibles aux flux directeurs générés par des centres d'action dans les bas à moyens niveaux, tandis que les système puissants, bien établis sur toute l'épaisseur de l'atmosphère, peuvent être dirigés par des centres d'action situés dans les couches moyennes à supérieures.

FLUX DE MOUSSON : Il s'agit d'un courant chaud et chargé d'humidité après un long parcours océanique et est généralement un alizé dévié après avoir traversé l'équateur géographique. Le flux de mousson contribue à renforcer l'activité convective dans la ZCIT et donc l'activité cyclonique.

G, H, I, J, K, L

HOULE : Tout système de vagues se propageant hors de sa zone de formation sous forme de trains de houle (exp. houle australe, houle cyclonique)

INVEST : Lorsqu'un minimum associée à une activité convective persistante est détecté, celui-ci est nommé "INVEST" par le NRL. L'INVEST est numéroté de 90 à 99. La lettre "S" est attribué aux minimums évoluant dans l'océan indien sud et pacifique sud (par exp. 90S), "A" pour ceux évoluant en Mer d'Arabie dans l'océan indien nord (par exp. 90A) et "B" dans le golfe du Bengale toujours dans l'océan indien nord (par exp. 90B). Arrivée à 99S ou 99A ou 99B, la numérotation reprend à 90 et ainsi de suite.

IR : Image satellite infrarouge donnant accès à une image thermique des sommets nuageux (de jour comme de nuit). 

JTWC : Joint Typhoon Warning Centre (USA, Pearl Harbor). Agence de l'armée américaine assurant le suivi des systèmes dépressionnaires tropicaux à travers le globe.

LA NINA :  Phénomène océanique qui se traduit par des températures de surface de la mer anormalement froides dans les toutes premières dizaines de mètres de profondeur, sur la zone s'étalant du centre à l'est du Pacifique, autour de l'équateur. En phase inverse on parle d'El Nino. La Niña tend à coïncider avec une diminution du nombre de perturbations, avec des régimes climatiques plus secs dans l'Est de l'Amérique du Sud et l'Est de l'Afrique, tandis qu'une partie du Sud de l'Afrique, de même que l'Australie et l'Indonésie, subissent au contraire des régimes plus humides. 

M, N

MINIMUM DEPRESSIONNAIRE : Zone de basse pression associée à une zone suspecte présentant une activité perturbée et convective. De ce minimum peut-être lancé si les conditions environnementales le permettent, le processus de cyclogenèse qui aboutira à la formation d'une Tempête Tropicale.

MJO : Anacronyme de Madden-Julian Oscillation qui signifie en français Oscillation intra-saisonnière dite de Madden-Julian. Il s'agit d'une onde atmosphérique se déplaçant le long de l'équateur d'ouest en est. La MJO qui comporte une phase humide et une phase sèche module l'activité convective dans l'océan indien. En phase humide elle favorise les cyclogenèses et inversement en phase sèche. Bien entendu, il peut arriver d'assister à des cyclogenèses en phase sèche.

MODELE NUMERIQUE : Il s'agit de logiciel simulant l'état futur de l'atmosphère. C'est à partir de ces simulations que les prévisionnistes météorologiques établissent leurs prévisions. Il s'agit là d'un élément capital pour le suivi cyclonique. Néanmoins, il faut toujours garder à l'esprit que les modèles ne détiennent pas toujours la vérité, qu'ils peuvent se tromper et parfois fortement varier d'une sortie à une autre. De plus, il est important de rappeler que les modèles sont plus précis et fiables sur des échéances courtes (maximum 72h). Ceux que nous mentionnons le plus souvent car de notre point de vu les plus fiables, sont les modèles européens IFS (CEP ou CEPMMT) et UKMET et le modèle américain GFS. A noter que les prévisionnistes cyclones réalisent leurs prévisions à partir de modèles déterministes et ensemblistes qui sont eux plus compliquer à interpréter.

NOEUD (Kt) : Unité de vitesse égale à un mille nautique (ou marin) par heure (1,852 km/h)

NRL : Navy Research Laboratory (USA).

O, P, Q, R

OEIL : partie centrale d'un cyclone où le vent est faible et le ciel généralement peu nuageux. Cette zone est située à l'intérieur du mur circulaire de nuages de convection, et son centre géométrique est considéré comme étant le centre du cyclone tropical.

ONDE DE TEMPÊTE (ou surcôte) : Rehaussement important du niveau de la mer sur le littoral causé par les vents d'une importante perturbation météorologique qui pousse sur la surface de l'océan ou d'un lac. Il en résulte une hausse locale forte et rapide du niveau de l'eau. On parlera de marée de tempête lorsque l'onde de tempête est combinée à la marée astronomique (liée à la lune). Celles-ci peuvent-être dévastatrices et catastrophiques dans le cas des phénomènes puissants. A ne pas confondre avec la houle cyclonique.

OUTFLOW (ou canal d'évacuation) : Il s'agit de l'air s'évacuant en altitude du centre vers l'extérieur d'un système dépressionnaire tropical. Celui-ci est caractérisé par l'épanchement de cirrus en forme de spiral qui sont la représentation visible de l'air s'évacuant en altitude en flux anticyclonique. Une évacuation efficace et puissante est favorable à l'intensification ou au maintient de l'intensité d'un système. 

OHC : L'Ocean Heat Content ou potentiel ernergétique se base sur les SST (température de la surface de l'océan) pour déterminer le potentiel énergétique disponible dont va se servir une tempête ou un cyclone pour se renforcer. Plus la température est élevée et plus ce potentiel est important. A noter que les SST doivent être au minimum de 26.5° pour permettre à un système dépressionnaire de se développer.

RAFALES : Hausse brève et soudaine de la vitesse du vent par rapport à sa valeur moyenne. Les rafales sont mesurées sur des durées de temps courtes de l'ordre de la seconde (souvent 2 secondes). Dans un cyclone, les rafales sont estimées pouvoir atteindre 1.41 fois la valeur du vent moyen sur 10 minutes.

 

S, T,

SST : Sea Surface Temperature (Température de la surface de l'océan).

THALWEG : Ligne le long de laquelle les pressions sont plus basses que dans le voisinage et où la courbure cyclonique des isobares ou des isohypses est maximale. Tout comme les anticyclone ou dorsales, les thalwegs influencent la trajectoire d'un système dépressionnaire tropical et peut dans certains cas participer à l'intensification du phénomène en améliorant l'évacuation de l'air en altitude.

THALWEG PROCHE EQUATORIAL : Vaste circulation dépressionnaire allongée, proche de l'équateur.

THALWEG DE MOUSSON : vaste circulation dépressionnaire étendue générée à la convergence des flux de mousson et du flux d'alizé pendant l'été austral.

TROPOSPHERE : partie inférieure de l'atmosphère terrestre, qui s'étend de la surface à une altitude allant d'environ 18 km à l'équateur à 9 km aux pôles, et dans laquelle la température décroît assez régulièrement avec l'altitude.

 

U, V

UTC : Le temps universel coordonné, ou UTC, est une échelle de temps adoptée comme base du temps civil international par la majorité des pays du globe (Mascareignes UTC+4 / Madagascar & Archipel des Comores UTC+2).

VITESSE DU VENT SOUTENU :  La vitesse du vent moyennée sur 1 minute et mesurée à 10m du sol est appelée "vitesse du vent soutenu" (sustained wind). Elle est habituellement utilisée par les Américains pour déterminer la force d'un cyclone.

VITESSE DU VENT MOYEN : La vitesse du vent moyennée sur 10 minutes et mesurée à 10m du sol est utilisée dans la plupart des pays, selon les recommandations de l'OMM pour déterminer la force d'un cyclone (sauf pour les américains qui utilisent la vitesse soutenue sur 1 minute). Les termes "vent moyen" et "vent soutenu" sont fréquemment confondus.

W, X, Y, Z

Z (Heure) : Abréviation de "Zulu" (prononcer Zoulou), pour désigner les heures Zulu ou heures UTC.

ZCIT : La zone de convergence tropicale est le lieux de convergence entre les alizés des deux hémisphères, siège de basses pressions et de masses nuageuses formées de nuages à haut développement vertical (Cumulonimbus). C'est la zone de formation des systèmes dépressionnaires tropicaux.